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d'obstétrique d'octobre 2000 |
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CMV et grossesse:Revue de la littérature par Michel Briex.
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CMV et grossesse: Revue de la littérature par Michel Briex La recherche d'une infection à CMV pendant la grossesse pose un réel problème de santé
publique sans qu'aucun consensus ne se dégage pour l'instant pour savoir s'il est souhaitable
ou non de la proposer. Short INFECTION à CMV DU CYTOTROPHOBLASTE PLACENTAIRE IN VITRO ET IN UTERO: IMPLICATIONS POUR LA PATHOGENÈSE ET LA TRANSMISSION. Human CMV infection of placental cytotrophoblastes in vitro and in utero: implications for transmission and pathogenesis. Fisher S, Genbacev O, Maidji E, Pereira L. J. Virol 2000 Aug; 74(15):6808-6820. L'infection humaine à CMV est une des principales cause d'infection virale prénatale.
Les enfants atteints peuvent présenter un retard de croissance intra utérin ou de désordres
neurologiques sévères. L'analyse du produit des fausses couches montre que le CMV est aussi à
l'origine de nombreux avortements en affectant le trophoblaste ou le placenta avant l'embryon ou
le fœtus. Dans le placenta humain, le sang maternel est directement au contact du
syncitio-trophoblaste qui recouvre les villosités choriales et du cyto-trophoblaste qui envahit
les vaisseaux utérins ce qui explique les possibilités de transmissions pour le CMV. Pour étudier
ces hypothèses, les auteurs ont exposé des villosités choriales du premier trimestre à du
CMV in vitro. Dans la villosité choriale, le syncitio-trophoblaste n'était pas infecté alors
que les travées de cyto-trophoblaste sous jacent exprimaient les protéines virales. Dans les
villosités choriales infectées pendant la grossesse par le CMV le syncitio-trophoblaste était
fréquemment épargné alors que le cyto-trophoblaste et les autres cellules de la membrane
villeuse exprimaient les protéines virales. Le cyto-trophoblaste isolé in vitro permettait
aussi la réplication virale: cela pourrait signifier que l'infection dépend surtout de la
capacité d'invasion et de dissémination du cyto-trophoblaste. Note de l'auteur: Très beau travail (de laboratoire certes...) Hormis le fait que cela rappelle des souvenir d'anatomie, c'est aussi très certainement une des voies de compréhension de l'infection par le CMV pendant la grossesse: en comprenant mieux comment le virus affecte le bébé, on pourra peut-être un jour mieux prévoir qui sont les enfants susceptible d'être les plus atteints et comment limiter la transmission de cette infection. DIAGNOSTIC PRÉNATAL DE L'INFECTION PAR LE CMV: ÉTUDE PROSPECTIVE DE 237 GROSSESSES à RISQUE. Prenatal diagnosis of congenital cytomegalovirus ibfection: prospective study of 237 pregnancy at risk. Liesnard C, Donner C, Brancart F, Gosselin F, Delforge ML, Rodesch F. Obstet Gynecol 2000 Jun;95(6 Pt 1):881-888. Objectif: Développer des recommandations pur le diagnostic prénatal de l'infection congénitale
par le CMV et évaluer les éventuels facteurs pronostiques. Note de l'auteur: C'est une des difficultés avec les études portant sur le CMV; ici les auteurs nous montrent une population déjà sélectionnée puisqu'il s'agit de femmes ayant présenté des signes faisant craindre une infection à CMV. Le taux de séquelles semble bien important par rapport aux chiffres d'autres études ou l'on estime ce taux à deux fois moins environ. Fait encore plus surprenant ici, parmi les 20 ayant eu une infection prouvée deux enfants n'avaient aucun signe échographique (c'est à dire 10%) ce qui est davantage que les risques décrits dans d'autres travaux; de plus bien qu'il s'agisse d'une étude prospective intéressante pour le devenir des enfants infectés il reste difficile d'analyser correctement les résultats car l'infection retrouvée mélange des primo-infections avec des ré infestations dont les risques sont habituellement moindres. AVIDITÉ DES IgG ET IgM MATERNELLES DÉTECTÉES PAR LE KIT DIAGNOSTIQUE BLOT POUR L'ÉVALUATION DES FEMMES ENCEINTES RISQUANT TRANSMETTRE LE CMV. Maternal IgG avidity and IgM detected by Blot as diagnostic tools to identify pregnant women at risk of transmitting cytomegalovirus. Lazarotto T, Varani S, Spezzacatena P, Gabrielli L, Pradelli P, Guerra B, Landini MP. Viral Immunol 2000; 13(1):137-141. Dans cette étude, les auteurs ont détecté l'index d'avidité des IgG et IgM anti-cytomégalovirus de 124 femmes dont 87 étaient considérées comme à risque de transmettre le CMV à leur enfant et 37 comme n'étant pas à risque. L'avidité des IgG et IgM par Blot était réalisée sur deux échantillons de sérum de chaque patiente à 6-18 SA et 20-23 SA. Le devenir des grossesse était répertorié. Les résultats obtenus montrent que la détermination de l'avidité des IgG pour le CMV à 6-18 SA permet d'identifier les patientes (100% de spécificité) dont l'enfant est infecté; pour les IgM les résultats sont moins nets avec 69% de sensibilité. A 20-23 SA la sensibilité des IgM était meilleure que celle de l'avidité (75% et 63% respectivement) et l'association de l'avidité des IgG et des IgM donnait les meilleurs résultats (80% de sensibilité). Note de l'auteur: L'avidité des IgG doit être dosée dans toute situation ou il existe une infection suspectée à CMV. Dans ce dernier cas, ce dosage renseigne en quelque sorte, sur l'agressivité de l'infection ou de la ré infestation et sur le risque potentiel d'atteinte de la grossesse: il ne permet toutefois pas de porter le diagnostic d'infection ou d'en préciser le moment mais peut dans certains cas inciter à aller plus loin dans le diagnostic en réalisant par exemple une amniocentèse pour PCR ou simplement en augmentant la surveillance échographique. AVANCÉES DANS LE DIAGNOSTIC DE L'INFECTION CONGÉNITALE à CMV. New advances in the diagnosis of congenital cytomegalovirus infection. Lazzarotto T, Varani S, Gabrielli L Spezzacatena P, Landini MP. Parmi les avancées dans le domaine du CMV, Les nouveaux test à IgM recombinantes semblent devenir les test de référence pour les femmes dont le statut pour le CMV n'est pas connu. Quand une femme est suspecte d'être positive pour les IgM anti CMV les examens réalisés consistent à savoir s'il s'agit d'une ré infestation ou d'une primo infection. Les ré infestations autrefois difficiles à documenter en l'absence de notion sérologique antérieure peuvent l'être plus facilement par la présence des anticorps anti CMV de faible avidité qui persistent environ 20 semaines après la primo infection, l'étude du liquide amniotique représente dans ce cas l'élément de choix pour la recherche du virus (par PCR). Si ces deux techniques peuvent prévoir l'infection du fœtus elles ne permettent pas pour autant de prédire l'éventualité de survenue de séquelles et le devenir des enfants. La détermination de la réplication virale dans le liquide amniotique est plus prometteuse et pourrait représenter un point de départ intéressant pour la prise en charge thérapeutique fœtale. Note de l'auteur: La mise au point est intéressante et les auteurs touchent bien du doigt le problème de la suspicion de séroconversion: certes les moyens de la diagnostiquer s'affinent mais il n'existe pas de traitement réellement efficace et les séquelles sont difficiles à évaluer: on en arrive donc à la situation où le choix le plus fréquent de prise en charge de ce problème consiste à faire des recherches surtout en cas de problème diagnostiqué pendant la grossesse: RCIU, anomalies échographiques, oligoamnios ou hydramnios, anomalies du SNC, etc. Cela revient donc au bout du compte à mettre un nom sur la pathologie que l'on observe sans pouvoir traiter le problème un peu comme on le fait avec une autopsie... ÉTUDE NÉO NATALE DE L'INFECTION CONGÉNITALE à CMV. Neonatal screening for congenital cytomegalovirus infections. Casteels
A, Naessens A, Gordts F, De Catte L, Bougatef A, Foulon W. Les auteurs ont évalué un programme de dépistage systématique du CMV chez 3075 femmes enceintes non sélectionnées. Pour chaque nouveau né des urines étaient prélevées pour une recherche de CMV 7 jours après la naissance. Chaque avortement du second trimestre ou mort né était évalué pour la recherche de CMV. Pour chaque infection maternelle répertoriée le sérum était étudié pour savoir s'il s'agissait d'une ré infestation ou d'une primo infection. Quinze des 3075 grossesses étudiées étaient concernées par une infection à CMV (0,49%). Neuf infections maternelles étaient des primo infections (60% des infections), 5 étaient des ré infestations et dans un cas les tests n'ont pas permis de trancher. Trois des infections observées ont été associées à des séquelles sévères entraînant la fin de la grossesse dans deux cas et la mort néo natale dans un cas. Une de ces infections sévère survenait dans le cas d'une ré infestation. Le suivi des 12 autres enfants atteints a montré des troubles de l'audition chez deux enfants 'un dans le cadre d'une primo infection l'autre dans le cadre d'une ré infestation. Les auteurs concluent que dans cette population l'infection par le CMV survient dans 0,49% des cas, 20% des enfants atteints présentaient des séquelles sévères à la naissance ou pendant la grossesse et un supplément de 17% avaient un déficit auditif à l'âge de un an. Les séquelles sévères semblent pouvoir survenir aussi bien en cas de primo infection qu'en cas de ré infestation. Note de l'auteur: Les chiffres vont bien dans le sens de ce que montrent la plupart des
articles de la littérature oui ce n'est pas si fréquent mais cela cause souvent des séquelles
lourdes ou notables avec des conséquences non négligeables en santé publique et sur le plan
humain. |
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