NAUSEES ET VOMISSEMENTS GRAVIDIQUES
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Grâce au Département Phlébologie des Laboratoires BEAUFOUR, pionniers de l'Internet médical, voici la newsletter d'obstétrique de mai 1999:
NAUSEES ET VOMISSEMENTS GRAVIDIQUES:
:Revue de la littérature par Michel Briex.
NAUSEES ET VOMISSEMENTS GRAVIDIQUES: Revue de la littérature par Michel Briex
Les nausées et vomissements sont un problème fréquemment rencontré au cours de la grossesse et qui concerne à divers degrès près de 90% des femmes enceintes. Dès que les étiologies graves on été écartées, si la pathologie ne répond pas aux traitements anti émétiques usuels, le praticien se trouve souvent désemparé face à une patiente qui n'est pas soulagée et devant un problème dont la physiopathologie est mal élucidée. A côté de certaines prises en charge thérapeutique basées souvent sur l'empirisme et pouvant sembler proches de la brimade il existe d'autres possibilités. Nous essayerons ici de vous permettre de voir plus clair dans ce domaine. NAUSEES ET VOMISSEMENTS DE LA GROSSESSE Les nausées et vomissements de la grossesse (NVG) sont un ensemble de symptômes pouvant aller de simples nausées habituelles du début de grossesse aux vomissements incoercibles compliqués de dénutrition et de troubles métaboliques et électrolytiques. Près de 90% des femmes enceintes connaissent ces NVG. La physiopathologie est très peu élucidée et les théories sur le sujet vont de l'étiologie purement physiologique au trouble psychologique typique. Le diagnostic de ce syndrome en général immédiat mais les autres sources organiques doivent être écartées quand les NVG durent anormalement longtemps ou sont particulièrement sévères. Le pronostic maternel est toujours excellent mais les risques liés aux vomissements graves avec troubles métaboliques pourraient selon certains auteurs avoir une incidence sur le développement ftal. La prise en charge initiale doit être rassurante et annoncer le caractère transitoire du trouble et le bon pronostic global en relation avec les changements nutritionnels. Les traitements médicamenteux seront réservés aux patients ayant les NVG les plus sévères après évaluation du rapport bénéfice risque. Les traitements d'appoint avec la psychothérapie et les thérapeutiques non pharmacologiques peuvent donner des résultats et ont prouvé leur innocuité. Dans les cas les plus sévères, la supplémentation alimentaire s'impose pour sauvetage maternel et ftal; l'interruption médicale de grossesse est exceptionnellement proposée si la vie de la mère paraît menacée. Note de l'auteur: Une revue de la littérature sérieuse comme c'est souvent le cas avec cette revue. Il reste surprenant qu'une affection aussi fréquente soit si peu étudiée et comprise du point de vue physiopathologique. En l'absence de travaux sérieux camperont sur leur position les partisans du "tout dans la tête" et "tout dans les hormones".
ABSORPTION DES GRAISSES SATUREES ET RISQUE DE VOMISSEMENTS GRAVIDIQUES.
Les auteurs ont mené une étude cas témoin pour étudier l'effet de l'alimentation prégravidique (en particulier les graisses saturées) sur les vomissements de la grossesse. L'étude a porté sur 44 femmes précédemment hospitalisées à l'hôpital Brigham de Boston pour vomissements gravidiques sévères entre le 1/01/1993 et le 31/12/1995 et sur un groupe témoin de 87 femmes ayant accouché d'un singleton dans le même hôpital et sur la même période et qui avaient présenté moins de 20 heures de nausées et moins de trios épisodes de vomissements durant leur grossesse. L'analyse statistique a fait appel a une régression logistique portant sur les données alimentaires recueillies. Les résultats indiquent que avant la grossesse, la prise importante de graisses alimentaires accroit le risque de vomissements gravidiques.(odds ratio=2,9 par tranche de 25g/jour). Cette association est principalement liée à la prise de graisses insaturées, ods ratio 5,4 par tranche de 15g supplémentaire (ce qui correspond à un cheese burger de 250g). La quantité énergétique consommée chaque jour n'a pas d'influence. Note de l'auteur: Un paramètre intéressant que nous ne prenons habituellement pas en compte, le problème c'est qu'il faudrait agir sur l'alimentation avant la grossesse ce qui semble bien difficile (déjà que l'on a du mal avec l'acide folique...). J'ai apprécié dans ce travail l'unité de référence de l'aliment riche en graisses insaturées: le hamburger, bravo Mac Do!
VOMISSEMENTS GRAVIDIQUES ASSOCIES A LA SEROPOSITIVITE POUR HELICOBACTER PYLORI.
Objectif: Vérifier l'hypothèse selon laquelle l'infection à
Hélicobacter Pylori (HP) s'associe à des vomissements gravidiques. Note de l'auteur: Un travail bien fait sur une hypothèse déjà soulevée par d'autres auteurs. Tout n'est donc pas dans la tête, ça peut aussi être dans l'estomac, l'avantage par rapport à d'autres causes suspectées c'est qu'ici le traitement médical est simple et qu'avec une antibiothérapie banale on peut espérer améliorer le tableau.
TRAITEMENT DES NAUSEES ET VOMISSEMENTSDE LA GROSSESSE: QUAND TRAITER ET QUE
DONNER SANS RISQUE Les nausées et les vomissements sont fréquemment rencontrés pendant la grossesse. La
plupart des cas ne sont pas graves et ne nécessitent aucun traitement. Pourtant des
vomissements persistant peuvent se transformer en vomissements graves si la patiente ne
peut maintenir un état d'hydratation, un taux d'électrolytes et une situation
nutritionnelle suffisants. Les vomissements graves de la grossesse doivent rester un
diagnostic d'exclusion caractérisés par des nausées et vomissement prolongés,
sévères et compliqués de déshydrations de cétose et de perte pondérale. Les examens
complémentaires montrent une hyponatrémie, une hypokaliémie, une baisse de l'urée
sanguine et nue alcalose métabolique avec cétonurie. L'hématocrite est augmenté et les
urines sont concentrées. Il peut s'associer des troubles de la fonction hépatique, des
anomalies thyroïdiennes sous la forme d'une thyréotoxicose avec augmentation de
thyroxine libre et baisse de la TSH. Note de l'auteur: Une sérieuse mise au point sur le sujet, ici les auteurs mettent l'accent sur les conséquences psychologiques de la coupure avec la famille et le travail en cas d'hospitalisation alors que cette alternative a été proposée par d'autres pour justement réduire les vomissements... Les américaines ne sont peut être pas les françaises.
EFFICACITE DE LA METHYLPREDNISOLONE DANS LE TAITEMENT DES
VOMISEMENTS GRAVIDIQUES GRAVES: ETUDE RANDOMISEE CAS TEMOIN EN DOUBLE AVEUGLE. Objectif: L'étude compare l'efficacité de la méthyl prednisolone
avec celle de la prométhazine pour le traitement des vomissements sévères de la
grossesse. Note de l'auteur: Le travail est ici bien conduit mais on se demande simplement quel traitements ont été essayés quand aucun des deux ne marche. Il y a eu récemment quelques papiers la dessus dont certains où le médicament a été comparé contre placebo; au vu de cette étude en double aveugle, la méthylprednisolone semble bien marcher et relativement vite.
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Sur le web en anglais
British Medical Journal
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