DYSMORPHOSES DENTO-MAXILLO-FACIALES
Elles se définissent comme des anomalies squelettiques et/ou de la mandibule à l'origine habituellement d'un trouble de l'occlusion dentaire et pouvant justifier d'une correction orthodontique et/ou chirurgicale aux objectifs à la fois fonctionnels et esthétiques.
Ces anomalies morphologiques se définissent dans les trois plans de l'espace : sagittal, transversal et vertical et peuvent se concevoir par excès ou par défaut dans toutes ces directions.
1) Formes anatomiques
- Dans le plan sagittal :
dans l'occlusionnormale, les incisives supérieures sont situées 1 à 2 mm en avant des incisives inférieures (classe I). Une position trop postérieure de la mandibule entraîne un excès de surplomb (classe II). Il s'agit d'une rétrognathie mandibulaire. Une position trop en avant de la mandibule ou prognathie mandibulaire (classeIII) entraîne une inversion de l'articulé incisif.
Ces anomalies sagittales peuvent être soit d'origine maxillaire soit d'origine mandibulaire, soit les deux (par exemple une prognathie mandibulaire peut être liée à une insuffisance de développement antérieur de la mandibule-promandibulie-ou associer les deux anomalies)
- Dans le sens transversal :
l'arcade maxillaire recouvre l'arcade mandibulaire. Par ailleurs, le point inter-incisif supérieur correspond au point inter-incisif inférieur. Une anomalie transversale sera définie comme une latéro-mandibulie ou latéro-maxillie droite ou gauche
- Dans le sens vertical :
au niveau incisif, les incisives supérieures recouvrent d'environ 2 mm les incisives inférieures en occlusion. Une augmentation de la dimension verticale de la face pourra être à l'origine d'une béance inter-dentaire. A l'inverse, une insuffisance de développement vertical provoquera un recouvrement excessif.
Ces différents troubles morphologiques pourront s'associer de manière variable selon les sujets.
Ils apparaîtront plus ou moins précocement au cours de la croissance, les anomalies par excès pouvant parfois poursuivre leur évolution jusqu'en fin de croissance.
2) Diagnostic
Le diagnostic d'une telle anomalie repose sur :
l'examen clinique
-l'interrogatoire recherchera les antécédents familiaux et les troubles fonctionnels et esthétiques présentés par le patient. La recherche des antécédents médicaux (traumatismes, irradiation, acromégalie...) pourra dans certains cas orienter l'étiologie.
Des facteurs favorisant seront également recherchés (succion du pouce...)
- l'examen sera exo et endo-buccal s'attachant particulièrement à étudier l'occlusion dentaire
- le bilan radiographique comportera une radiographie panoramique, une téléradiographie de face et de profil qui seront étudiées (analyse céphalométrique)
- des empreintes seront réalisées qui permettront une simulation sur moulages.
- un bilan photographique initial sera également indispensable.
3) Schéma thérapeutique
Lorsque l'amplitude de la malformation est limitée et prédomine à l'étage dento-alvéolaire, un traitement orthodontique bien conduit sera habituellement suffisant.
Lorsque l'anomalie squelettique prédomine à l'étage basilaire et entraîne des troubles fonctionnels et morphologiques importants, un traitement chirurgical souvent associé à un traîtement orthodontique pourra être proposé. Il repose sur le principe des ostéotomies :
- ostéotomie maxillaire dite de Lefort I
- ostéotomie mandibulaire qui se fait par clivage sagittal des branches montantes de la mandibule.
Ces ostéotomies permettent un repositionnement spacial des bases osseuses conforme au projet thérapeutique élaboré aux vues du bilan rediographique et des moulages. Ces interventions se situent habituellement en fin de croissance (après s'être assuré de l'absence d'évolution du trouble).
Les progrès de la chirurgie orthognatique permettent une correction morphologique et fonctionnelle d'excellente qualité avec des résultats stables.
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